Une partie de chasse__ PV Abi'

Les gouttes d’eau s’écrasaient contre les fenêtres du salon, dégoulinaient pour finir leurs courses au rebord de la vitre. Cela faisait une mélodie sans fin, entraînante. Un sourire béa sur les lèvres, je m’installais au piano afin de l’accompagner. Une mélodie se créa, je la créais en fonction du rythme de la pluie. Agréable. Je sentis la présence de Jane derrière mon dos, savourant l’instant présent. L’instant fut gâcher par un humain, son odeur arrivait jusque dans mes narines. La pluie la rendant plus puissante. Je me levais, l’instant magique s’évapora dans la seconde qui suivit et me précipitais à l’entrée. Un homme, grand, brun, les gouttes de pluie ruisselant de ses cheveux, appétissant. Son odeur était plus attirante maintenant, l’envie de m’abreuver de son sang était forte, trop forte. Je m’emparais du dossier qu’il tenant dans sa main et avec un sourire lui fermait la porte au nez. Je pus de nouveau respirer librement. « Abigaël » Elle se retrouva à mes côtés dans la seconde, je lui mis dans les mains le dossier, je n’avais pas l’envie de me gâcher la soirée avec un rapport inutile à lire qui me dirait juste les nouveaux prisonniers, les nouveaux suspects et tout le reste. Je m’affalais sur le canapé, essayant de penser à autre chose. Immobile, le regard fixer sur le poste de télévision. Aucun mouvement, plus aucune respiration, j’étais pétrifier, comme morte. Pourquoi ne sentais-je plus les battements du cœur ? Comme se son me manquait. J’étais toujours jalouse lorsque je passais au côté d’un humain, les battements du cœur étaient ce qui me manquait le plus…me sentir humaine. Un main passa devant mon visage, plus rapide à chaque fois. Evan…quel imbécile celui-là ! Toujours là pour faire le pitre. Je décrochais mon regard du poste pour le diriger vers Evan, sombre, je n’étais pas d’humeur à rigoler.

« Calme-toi trésor…tu devrais aller chasser…j’ai l’impression que tu vas me sauter dessus. »

Imbécile ! Toujours à dire n’importe quoi et surtout dans les moments où ce genre de parole est totalement déplacé. Mais il avait raison, difficile de l’avouer. Je mourrais de faim, littéralement. L’orage gronda, une surprise. Un chasse par un temps affreux, rien de plus effrayant. Je me levais du canapé, un sourire aux lèvres.
Une fois sous la pluie, je me sentis bien. Moi-même, c’était agréable. Je m’éloignais du monde civilisé pour rentrer dans le monde sauvage, celui où j’avais ma place. Mon sourire s’agrandit. J’allais m’élancer lorsqu’une main s’empara de la mienne. Je tournais la tête pour trouver Abigaël. Ma sœur, la première personne à qui j’avais accorder ma confiance. Mes yeux pétillaient de malice. Une partie de chasse avec Abigaël, cela promettait. Je n’allais pas m’ennuyer de sitôt.

« Et voilà que nos deux inséparables s’en vont pour me laisser seule. Je suis portant le seul homme de la famille, on devrait se jeter sur moi ! »

J’éclatais d’un grand rire. Les paroles d’Evan nous étaient parvenus sans difficulté depuis le salon où il regardait le catch. Inutile, je ne comprendrais décidément l’engouement de certain pour se sport. Le rire d’Abigaël se joignit au mien et, le visage rayonnant, nous nous enfonçâmes dans la forêt sombre pour ne pas en sortir.

Premier RP depuis plus d'un an...sois indulgente xD

L'ambiance dans le manoir était macabre. Des éclairs illuminaient la chambre d'Abigaël plongée dans le noir pendant que celle-ci faisait les cent pas. Ses pensées s'entrechoquaient et formaient un tas brouillon d'idées plus incohérentes les unes que les autres. Pourquoi était-elle dans cet état ? Elle-même aurait aimé savoir la réponse. Elle ne pouvait s'empêcher de penser à tout en même temps malgré ses efforts pour mettre un certain ordre dans ses idées. Et comme si cela ne suffisait pas une odeur qu'elle connaissait bien s'approchait du manoir : un humain. Elle s'arrêta devant la fenêtre. Pour un humain, il aurait été impossible d'apercevoir quoique ce soit à travers la pluie mais Abigaël n'eut aucun mal à discerner la silhouette d'un homme encapuchonné qui serrait un dossier sur son torse et semblait lutter contre les éléments qui se déchainaient au dehors.

« Enfin, murmura-t-elle. »

Elle entendit sa soeur arrêter de jouer du piano et ouvrir la porte. A peine celle-ci fut-elle refermée, qu'Abigaël se précipita vers Elisabeth et tendit la main vers le dossier. Avide de l'ouvrir, elle ne prit pas la peine de la remercier et remonta aussi vite qu'elle était descendue dans sa chambre. Jetant le fichier qui protégeait le contenu du dossier sur son bureau, elle parcourut la nouvelle liste de noms. Personne de bien intéressant. Elle lâcha un soupir et lança de la même façon que précédemment le reste du dossier. Prête à sombrer dans le même état de confusion qui la saisissait auparavant, les bruits de pas sa soeur qui s'apprêtait à sortir l'en dissuada. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas chassé et cela se ressentait sur son humeur. Elle descendit, saisit la main de sa soeur et sourit.

« Et voilà que nos deux inséparables s’en vont pour me laisser seule. Je suis portant le seul homme de la famille, on devrait se jeter sur moi ! »

Son rire se mêla à celui de sa soeur alors qu'elle sortait toutes les deux affronter la pluie et les éclairs pour chasser.
A l'instant même où elle mit un pied de dehors, l'eau sembla la pénétrer jusqu'aux os au point qu'il n'existait plus une seule parcelle de son corps qui put prétendre échapper à la pluie, et ce en dépit de la vitesse à laquelle elle allait. Mais très vite, la cime des arbres les protégea et les deux jeunes femmes s'enfoncèrent dans les ténèbres de la forêt. Abigaël adorait l'odeur des pins mouillés, le contact humide de la mousse sous ses pieds ou encore les sons que produisaient les milliers de bêtes de la forêt. Sans s'arrêter et ne montrant aucun signe de fatigue, elle se tourna vers sa soeur et dit sur le ton de la plaisanterie :

« Et si on partait à la recherche du pauvre humain qui est passé à la maison ? On peut encore sentir son odeur malgré la pluie... »

Elle disait ça pour rire, bien évidemment, mais il est vrai qu'au fond elle une lueur d'envie demeurait. Même si un vampire décidait de ne plus boire de sang humain cela ne voulait pas dire que toute envie disparaissait. Il n'était pas facile de rompre avec ses instincts les plus primordiaux. C'était comme demander à un alcoolique d'arrêter de boire du jour au lendemain. Impossible.
Les deux jeunes femmes allaient comme d'habitude se contenter d'un animal au goût aussi insipide que celui de l'herbe. Elle savait que leur régime était un point sensible dans leur relation qui faisait souvent beaucoup de vagues mais comment résister à cette envie qui la rongeait littéralement de l'intérieur ?

hj : pour moi aussi XD ça fait bizarre de s'y remettre ^^

Les ténèbres étaient tout autour , elles auraient empêché d’y voir. Mais a vue était plus développé que celle d’un humain. L’obscurité ne me gênait pas. Je sentais l’odeur des pins, des êtres, des chênes tout autour de moi. J’inspirais profondément, laissant l’odeur entrer dans mon être jusqu’au plus profond. Savourant cette sensation. Au loin, un brindille craqua, une biche. Effrayée, elle avait deviné, comme si elle possédait un sixième sens. Fascinant. Humaine, j’avais toujours admiré la façon dont les animaux se comportaient lorsqu’un danger menaçait. Ils se présentaient, étaient effrayés. Utile pour eux, pauvres humains. Je me mis à courir, trop rapidement pour la bestiole qui ne comprit pas ce qui lui arrivait. En une fraction de seconde, je lui avais briser la nuque, sentait le liquide chaud s’écouler lentement sur l’herbe, je me penchais et m’en abreuvais.

Je relevais la tête, un sourire au lèvres, je m’essuyais le contour de ma bouche avec mon avant-bras droit. Je me sentais beaucoup mieux, je pouvais encore apprécier le liquide coulant dans mes veines, se répandant dans mon corps. Déjà, je me relevais, à la quête d’une nouvelle source de bien-être. Mes yeux avait déjà un teint plus dorée.
L’odeur…celle de l’humain était toujours présente, plus très loin. Était-il fou ? N’était-il pas au courant des rumeurs qui circulaient en ville sur les vampires et loups-garous ? Un soir de pleine lune sortir de chez sois, c’est déjà, pas vraiment recommandé mais rester près de vampire c’est totalement suicidaire.

« Et si on partait à la recherche du pauvre humain qui est passé à la maison ? On peut encore sentir son odeur malgré la pluie... »

Elle eut un petit sourire. Abigaël savait-elle que - si j’écoutais mon instinct - cet humain ne serait plus ? Un boule se noua dans mon ventre, l’envie de me désaltérer était bien trop puissante. Avec un petit sourire, essayant de me mettre d’humeur joyeuse, je répondis.

« Malgré la pluie ? Cette odeur est tellement puissante que je pourrais le traquer sans aucune difficulté. La pluie ne fait que renforcer son odeur…et me donner encore plus faim. »

Mon effet était totalement raté. Il n’y avait que de l’amertume dans ma voix, je voulais du sang humain. Je voulais revoir mes prunelles rouge sang. Je voulais redevenir la moi d’avant, celle qui ne respectait rien, celle qui n’obéissait à aucune règle. Pourquoi avais-je choisie cette vie ? La réponse était sous mes yeux…je ne regrettais pas d’avoir transformé Abi’, non, j’aurais regretté de l’avoir mangé. Je revoyais encore la scène, les yeux effrayés de la belle, les miens remplit de doute…si je ne m’étais pas arrêté ? Une question qui me hantait toujours. Je n’avais transformé qu’une seule personne depuis ma transformation et je espérais qu’Abigaël sera la première et la dernière.

J'avoue que c'est étrange xD. Va falloir du temps pour s'y remettre ^^

Abigaël avait vu la biche, et surtout sentit. Quelle idiote, pensa-t-elle. A quoi bon courir quand le prédateur suprême était à ses trousses ? C'était peine perdue que d'espérer échapper à un vampire, surtout lorsqu'il chasse. Elle ne prêta cependant pas attention à la bête et laissa sa soeur se ruer sur l'animal. Étrangement elle n'avait pas le coeur à chasser... Les animaux. Malgré ses efforts pour occulter l'odeur de cet humain de ses pensées, elle ne parvenait pas complètement à l'ignorer... Que faisait donc cet homme ? Avec cette pluie il devrait se ruer chez lui au lieu de continuer à traîner près de la forêt ! Si seulement il savait le danger qu'il courrait dans les parages il ne viendrait peut être même pas jusqu'à la maison des Lodway et ce même si Duncan l'y obligeait. Ou bien était-ce Elisabeth et elle qui était trop rapide et l'avait rattrapé. Peu importe ! Il devrait s'éloigner...
Elle regarda sa soeur se sustenter sans éprouver aucune envie pour cette pauvre bête. Il faudrait bien qu'elle se nourrisse, elle ne tiendrait pas un jour de plus comme ça.

« Oh, verrais-je un signe de faiblesse chez la robuste Elisabeth, dit-elle sur le ton de la plaisanterie. »

C'est elle qui disait ça alors qu'elle n'en menait pas large face à cette odeur de plus en plus oppressante. Si elle avait été seule, peut-être qu'elle aurait craqué... Non il ne fallait pas qu'elle pense à ça. Elle n'était pas faible. Elle avait tellement lutté contre cette image que lui donnait son apparence malgré elle. Même humaine tout le monde la pensait faible, juste un objet censé exposer sa beauté sans réfléchir. Certes elle avait toujours obtenu ce qu'elle voulait, mais elle ne souhaitait pas que tout lui soit du à cause de son charme. Elle avait d'autres qualités et c'est ce qu'elle voulait prouver !
Mais... Toujours ce « mais » tentateur. Et tes instincts alors ? Dirait cette petite voix mesquine qui ne cessait pas de lui rappeler que le sang humain était bien meilleur que le sang insipide des animaux. Il était tellement facile de l'écouter, suivre la voie de tous les vampires « normaux »... Qui donc avait bien pu imaginer qu'un vampire pouvait y renoncer ?

« Si tu commences à flancher, qu'est ce que moi : la grande torturée qui a tant de mal à suivre le régime va bien pouvoir faire ? poursuivit-elle toujours sur le même ton. »

Elle avait besoin de la confiance d'Elisabeth. Elle avait besoin de savoir que quelqu'un croyait en elle et savait qu'elle pouvait résister à l'appel du sang. Si cette personne avait des doutes, elle ne devait absolument pas les montrer à Abigaël. Les conséquences pourraient être désastreuses et surtout inquiétantes pour les pauvres villageois qui se promèneraient à proximité de leur domicile...
Les deux jeunes femmes s'élancèrent de nouveau sous le ciel en colère. De temps en temps, un éclair perçait la noirceur du ciel et éclairait la forêt. Abigaël avait senti un troupeau de cerf, non loin du petit humain apparemment car son odeur aussi était forte. La jeune femme s'élança de sa grâce féline tout en se faufilant entre les arbres. Elle s'arrêta en bordure d'une clairière. Le troupeau se pressait de l'autre côté, sûrement à cause de la pluie de plus en plus drue. Sans même regarder si sa soeur était à côté, elle s'élança et rattrapa aisément les bêtes. Elle se jeta sur une au hasard et ne lui laissa aucune chance de s'échapper. Le regard sauvage, elle ne pensait plus qu'à une seule chose : boire. La peau de l'animal ne présenta aucune résistance sous les dents d'Abigaël. Elle sentit vite le sang s'écouler dans sa gorge et rassasier un petit peu sa faim. Il lui en faudrait des milliers comme celui-là pour sentir ne serait-ce qu'une once de satisfaction semblable à celle qu'elle éprouvait lorsqu'il s'agissait de sang humain.
Elle s'essuya négligemment la bouche et regarda sa soeur, qui elle aussi s'était jetée sur une bête. Elle espérait que celle-ci ne verrait pas dans son regard la sincère répulsion qu'elle éprouvait à se contenter de cette nourriture.

La partie de chasse battait son plein, c’était presque une course, chacune essayant de se nourrir le plus vite possible pour en finir avec ce carnage. Des reste d’animaux étaient éparpillés un peu partout dans la forêt. Heureusement, aucun humain ne venait se promener par ici. Notre demeure les effraies. Je ne comprend pas pourquoi. Des rumeurs courent sur notre famille. Nous sommes, d’après certaines personnes, les héritières de la plus grande fortune d’Écosse. D’autres dise, que nous nous transformons en chauve-souris la nuit…et que c’est sous cette forme que nous nous nourrissons. Enfin, tout un tas de rumeur plus stupide les unes des autres. Aucune ne se rapprochant un tant soit peu de la vérité.

« Je crois que tu te fais des illusions ma chère Abi’…aucun signe de faiblesse…c’est juste…la biche ! On se nourrit quasiment que de ça ! Et nous partions quelques jours dans la savane…les lions doivent être bien plus marrant à traquer que ces pauvres bêtes ! »

Je me mis à courir, un cerf passait par là, à environ deux kilomètres plus loin, je me dépêchais de le rattraper et sans lui laisser aucune chance de survit, je m’attaquais à lui. Il se débattit pendant quelques instant puis plus rien. Mort, sa carcasse reposait par terre, je me penchait et commençais mon festin. Le cerf et la biche, il n’y avait pas beaucoup de différence dans le goût du sang…mais le cerf…c’était WAOOW comparer à la biche. Je grimaçais et repartis voir ma sœur. Ma sœur de cœur et pas de sang malheureusement. Je l’aimais…plus que n’importe qui. J’aurais tout donner pour elle et je savais que c’était réciproque. C’était la personne avec qui j’avais le plus d’affinité dans la maison, Evan et Ailina aussi était important pour moi. Jane... bah…c’était la maman quoi ! Et je devais avouer qu’elle tenait ce rôle à la perfection. Voir Abigaël douter d’elle-même alors qu’elle a les capacités pour réussir me chagrinais. Mais un jour, elle finira par comprendre.

« Suis juste mon exemple…nous sommes totalement différente Abi’…tu n’as flanché qu’une seule fois…mais je me suis nourris de sang humain durant les dix premières années de ma vie. »

A la suite d’Abigaël, elle se jeta sur un troupeau qui passait non loin de l’humain. Dangereux, bien trop dangereux. Je retenais ma respiration, me concentrant sur l’odeur des animaux. Je fis la grimace, une horreur. Rien de bien alléchant. Par contre…l’odeur de l’humain était…succulente. Je me léchais déjà les babines. Repensant à mes années de liberté, c’est comme ça que je les nommes. Aucune responsabilité, aucune règles…le paradis en quelques sorte. Mon paradis…mais l’enfer pour les humains.

« Tu es unique, dis-je à voix basse. »

Je regrettais plus que tout au monde ce que j’avais commis, les meurtres ensanglantés…je n’avais répandu que haine et souffrance durant les premières années de ma renaissance. Essayais-je de me racheter en me nourrissant d’animaux ? Je n’en savais rien mais une chose était sûre. Jamais, non jamais plus je ne goûterais au sang humain.

Elle avait bien envie d'en attraper un autre. Celui-ci n'était guère suffisant et en plus Eli lui parlait de lion ! Comme si c'était pas déjà assez difficile de se contenter de ça et de ne pas toucher aux humains ! Il fallait en plus qu'elle lui parle des délicieux animaux qu'on pouvait trouver dans certains pays. Et cet humain qui ne s'éloignait pas ! Elle avait bien envie d'aller le voir juste pour lui dire de déguerpir s'il voulait rester en envie jusqu'à la tombée de la nuit....

« Je suis d'accord avec toi. Un bon petit lion ne vaut pas une biche mais je ne me sens pas vraiment prête à affronter la chaleur étouffante des savanes une fois de plus... »

Les vampires n'étaient pas fait pour vivre sous le soleil. De même que la froideur de leurs peaux, il leur fallait un temps froid, voire glacial, pour qu'ils se sentent bien. Leurs peaux luisaient étrangement à la lumière ce qui les empêchaient de sortir en plein jour sans déclencher des soupçons chez les humains. C'est pour ça qu'elles avaient choisi de rester dans l'un des pays les plus pluvieux du monde. Pas de soleil, pas de problèmes.

« Puis tu te rappelles pas la dernière fois qu'on est allée en Afrique ? On a du rester enfermée dans une case où la température ne descendait jamais en dessous des trente degrés. Et en plus le vieux sorcier du village nous avait lancé une malédiction ! Je ne supporterais pas une deuxième fois qu'on me jette des tripes d'animaux mélangés à toute sorte de choses puantes et écœurantes dessus. »

En y repensant cette anecdote était plutôt marrante mais c'est sur le moment ça ne l'était pas du tout. Elles avaient passé un séjour horrible dans un petit village d'Afrique noire. Tous les habitants les avaient traité de sorcières et de monstres des ténèbres parce qu'elles ne sortaient jamais le jour. Seules les chasses leurs avaient remonté le moral. Car en matière de gibier il est difficile de faire mieux qu'en Afrique ! En plus du sang déjà meilleur que celui d'une pauvre biche, il était beaucoup plus amusant de les traquer !
Suivre son exemple... C'est ce qu'elle faisait depuis qu'elle était devenue vampire. Elle n'avait failli qu'une seule fois, et Evan en avait subi les conséquences. Mais elle n'avait jamais tué quelqu'un au contraire de sa sœur. Elle serait sûrement devenue une bête sanguinaire si Elisabeth et elle ne s'étaient pas si bien entendues !

« Certes mais sans toi je serais sûrement devenue le vampire le plus meurtrier sur Terre, dit-elle en rigolant. »

Ce rire n'était sincèrement pas rassurée. Elle avait beau savoir qu'elle était capable de résister, elle ne pouvait s'empêcher de douter. Qu'on est gouté une fois ou 100 fois au sang humain importait peu, l'envie restait la même. Une fois qu'on y touche, on ne peut plus oublier la sensation de bonheur et de satiété extrême que cela procure.
Eli ajouta ensuite quelque chose qui ne put rendre Abigaël plus heureuse. Tu es unique. Elle esquissa un sourire mais ce fut surtout son regard qui exprima sa reconnaissance. Abigaël n'était pas le genre de fille très expansive sur ses émotions. Elle avait plutôt tendance à les laisser enfermer et ce n'était pas souvent qu'elle en libérait.

« Toi aussi. Ton passé ne te définit pas, c'est ce que tu es aujourd'hui qui compte. Que tu aies été une vampire redoutable auparavant n'a plus d'importance du moment que tu ne l'es plus. »

Elisabeth était celle de la famille qui avait tué le plus d'humain. Même Evan n'en avait pas fait autant ! Elle se sentait parfois mal de ressentir autant de manque envers le sang humain alors qu'Elisabeth avait passé toute une partie de sa vie de vampire à s'en nourrir. Au début, elle s'était demandée comment elle arrivait à résister mais peu à peu elle a fini par comprendre que ce n'était pas tant l'envie de résister qui comptait mais celle de demeurer une personne bien. Car en ne touchant pas au sang humain, elles ne se devenaient pas ces monstres qui alimentaient les légendes urbaines.

« Tu sais, si on faisait un petit écart personne ne le saurait... ajouta-t-elle alors qu'elles repartaient à la recherche du troupeau de cerf. »

Encore une fois, c'était sur le ton de la plaisanterie mais au fond l'envie qu'elle dise oui demeurait. Qu'elle serait la déception des autres de la famille si elles le faisaient ! Enfin, surtout Jane. Evan se plaindrait comme d'habitude et Ailina ferait sûrement la tête mais la réaction de Jane serait sûrement la pire. Elle était un petit peu la « maman » du groupe et elle avait les mêmes comportements qu'une vraie mère. Elle s'inquiètait quand ils ne rentraient pas à l'heure prévue et elle s'énervait lorsqu'ils faisaient quelque chose de travers.

J’éclatais de rire. L’histoire du vieux sorcier africain m’était complètement sortie de la tête. C’était de bon souvenir de famille. Étrange pour un vampire de parler de famille. Mais nous étions réellement une famille, j’en étais sûre. Je ne connaissais aucun clan de vampire étant aussi civilisé que nous. Même si, parfois, nous nous laissions aller. Mais jamais comme ces vampires sauvages et sanguinaires. Sans crier garde, je m’élançais, balançant tout le poids de mon corps. L’odeur d’un animal, je n’étais pas en état d’identifier le nom donné par les humains, me fouettant le nez. Je me jetais sur l’animal sans réfléchir, savourant odeur du sang coulant dans les tréfonds de mon corps. Puis me relevais et tournais la tête vers Abigaël, un grand sourire sur le visage.

« J’avais complètement oublié ! Oh…comme c’était marrant ! Tu te souviens d’Evan qui entrait dans les maisons, une fois la nuit tombée, et qui faisait peur aux habitants, dis-je secouée d’un fou rire. C’était amusant…j’aimerais y retourner juste pour voir comment ils réagiraient. Je suis persuadée qu’il doit y avoir une légende sur nous dans les villages d‘Afrique maintenant ! »

J’étais, sans doute, pour ma famille, la personne qui avait le plus de self-contrôle. Mais c’était faux. Ils en étaient arrivés à cette conclusion parce que j’avais transformé Abigaël sans flancher mais ils avaient tord. J’avais encore du mal a résister à l’appel que le sang provoque sur un vampire. Comment résister lorsque le sang dégouline sur le corps d’une pauvre victime? Comment résister lorsqu’on entend sa victime vous supplier de la laisser partir ? C’était excellent de se savoir en position de pouvoir, savoir qu’on a le choix de laisser une personne vivre ou pas. C’était quelque chose d’agréable, tout vampire normal en penserait la même chose.

« Le plus meurtrier de la Terre ? Vraiment, dis-je un petit sourire aux lèvres. Je ne crois pas que tu aurais mal finis. Ou alors, au bout d’un moment, t’aurais eu une prise de conscience et te serais rangée…un peu comme moi. »

Non, elle avait tord. Elle n’aurait jamais finit comme ça, c’était impossible. Je m’interdisais l’image que j’avais d’Abigaël, chassant. Les canines brillantes plongeants dans la gorge de sa victime. Le sang jaillissant et s’écoulant le long du corps, à présent sans vie. Je fus parcourus de frisson, cette vision jamais n’aurait existé. Que j’existe ou pas. Abigaël n’était pas comme ça.

Un vent frai vint secouer les feuilles des arbres alentours. Faisant valser avec lui nos cheveux, je savourais l’instant présent, fermant les yeux. L’instant ne dura pas, une bête vint se planter devant nous, intrigué et effrayé. Un sanglier, plus gros que les biche mais plus dégoûtant. J’hésitais quelques secondes. A prendre ou a laisser ? Je me jetais sur l’animal, je n’aurais plus faim après avoir avaler cet horreur. C’est comme pour les humains lorsqu’ils mangent des épinards, ils les mangent pas n’apprécie pas forcément. Je parle surtout des enfants humains…les adultes mangent n’importe quoi. Je reprend, je me jetais sur l’animal au moment même où celui-ci s’enfuyais au gallot. Nous nous percutâmes, ce fut comme si la foutre venait de tomber à nos pieds. Épouvantable. La bête prit peur et s’enfuit, moi je tentais de me relever avec toute la dignité possible mais mes efforts furent réduit à néant lorsque j’aperçus le visage d’Abigaël. J’explosais de rire, si j’aurais pus, je serais devenue rouge de honte.

« Oups… »

Premier Rp depuis longtemps...tu sais que j'ai galéré xD J'ai honte ^^