| | | Les chauchemars peuvent-ils devenir réalité ? (pv Bacchus) |  |
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Shaylee J. Cartland
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| Sujet: Les chauchemars peuvent-ils devenir réalité ? (pv Bacchus)  Mar 7 Juil - 1:11 | |
| Même les petites filles à qui tout souris, que l’on considère comme des petites perfections, peuvent pleurer. Souvent, seule, le soir, dans son grand lit, Shaylee laisser libre cours à ses larmes. Elle pleurait sur tout ce qu’elle avait perdu, sur tout dont elle avait perdu tout souvenir, sur tout qui n’était pas parfait dans l’existence bien réglée qu’elle menait.
Une fois les larmes taries, elle avait mal à la tête, si ce n’était pas déjà le cas auparavant. Sujette aux migraines depuis son plus jeune âge, les tensions qui tapaient sur ses tempes faisaient partie de son quotidien depuis toujours si elle se fiait à son humble mémoire.
Cette fois-ci, elle avait pleuré toutes les larmes de son corps. Elle s’en voulait de ne pas se souvenir de la voix de ses parents, des activités qu’ils avaient bien pu faire ensemble avant leur mort, tout ce qu’il leur restait d’eux, était une photo jaunie par le temps, dont les coins étaient déchirés. Ils avaient l’air si heureux sur cette photo : c’était le jour de leur mariage. Une seule photo, pour se souvenir d’eux à jamais. Shay la chérissait plus que tout, cette image toute racornie représentait son seul lien avec le passé. Son grand-père, son Athair, comme il avait toujours fallu l’appeler, n’aimait pas lui parler du passé, surtout de sa mère. Il ignorait délibérément ses questions lorsqu’elle était enfant, prétextant ne plus très bien se souvenir de ces instants passés avec son épouse et sa fille … Sur son père, elle en savait encore moins, son grand-père le détestant et l’ayant ignoré depuis le début. Elle savait juste qu’elle avait une tante à Londres, mais on lui avait bien fait comprendre qu’elle n’était pas désirable dans la famille de son père, elle s’en tenait donc éloignée. Ce qui la ramenait à cette image, sur laquelle deux sourires éclatants s’affichaient, ne se doutant pas de la fin tragique qui les attendait.
Shaylee n’avait pas à se plaindre, elle le savait. Elle devait s’estimer heureuse. Elle avait eu une belle enfance malgré tout. Son athair l’aimait plus que tout et avait toujours agi pour son bénéfice. Certains orphelins, n’avaient plus de familles et étaient obligés de se débrouiller seul dès leur plus jeune âge, en se faisant entraîner de famille d’accueil à d’autres. Non, elle n’avait pas le droit de se plaindre, il y avait au moins une personne dans ce monde pour qui elle comptait et qui l’aimait.
Cette nuit-là, le monstre qui hantait son rêve, devenu par conséquent un cauchemar, prit un visage qui ne lui était pas inconnu. C’était étrange, comme parfois, les perturbateurs de nos nuits pouvaient prendre le visage de personne que nous détestions réellement. Celui qui l’avait fait se réveiller en sueur, réduisant sa nuit en une apocalypse de noirceur, était l’une des personnes qu’elle détestait le plus. Pourtant, rare étaient les personnes qu’elle ne pouvait pas voir. Bien sûr, il y avait les « pro-Dunclan », mais celui-ci, était différent. Bacchus McArthur. Elle n’avait jamais su le souffrir et ce rêve ne lui disait rien qui vaille. Et si c’était un rêve prémonitoire ? Ce ne serait pas la première fois qu’un de ses songes se concrétiseraient, mais cette fois-ci, il valait vraiment mieux que cela reste un mauvais cauchemar et rien de plus.
« - Shaylee, tu vas bien ? »
C’était la voix de son grand-père chéri. Toujours aussi soucieux de son bien-être, il avait dû l’entendre crier et était accouru à son chevet pour prendre soin d’elle.
D’un geste automatique, elle rejeta en arrière les cheveux qui lui collaient au front et adressa un sourire à son aieul.
« - Ne te fais pas de soucis, je vais bien, un mauvais rêve, c’est tout. »
Rassuré, il était parti. La jeune femme s’avait pertinemment bien qu’elle ne retrouverait pas le sommeil. Repoussant le lourd édredon de soie brodée, elle se changea rapidement. Son réveil affichait avec de grosses lettres rouges électriques qu’il était cinq heures du matin, pas trop tôt pour se lever donc. Comme il devait faire encore frais dehors, elle mit un chandail rose pâle et un jean fuselé avant de quitter la pièce sur la pointe des pieds.
Comme toujours, à cette heure, le château était désert, les domestiques dormaient encore. D’un pas alerte, elle se dirigea vers la cascade où se situait le pont Dunkeld. L’endroit lui avait toujours apporté sérénité et elle avait vraiment besoin de se relaxer, de se détendre, d’oublier.
Le soleil s’était déjà levé, néanmoins, le ciel possédait toujours cette couleur un peu orangée qui l’avait fascinée était enfant. Son aïeul lui racontait que le Saint-Nicolas faisait cuire des bonbons pour sa fête et que c’était pour cette raison que le ciel possédait cette couleur si surnaturelle. Elle l’avait toujours cru, sans se poser des questions. Après tout, il était parfaitement logique qu’en plein mois de juillet, le Saint cuise ses biscuits : il y avait tellement d’enfants à qui ils devaient en distribuer ! Puis en grandissant, la magie de l’enfance s’était envolée, mais elle continuait à penser à cette vieille histoire qui lui mettait un peu de baume au cœur.
S’asseyant sur un rocher qui surplombait le lac, elle ramena sur elle ses genoux qu’elle entoura ensuite de ses bras. Il faisait frais, mais pas froid, une journée légère et agréable s’annonçait. Perdue dans sa contemplation de l’horizon superbe qui s’offrait à elle, elle ne prêta pas attentions aux bruits qui l’entouraient. | |
|  | | Bacchus McArthur
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| | Sujet: Re: Les chauchemars peuvent-ils devenir réalité ? (pv Bacchus) Mar 7 Juil - 20:25 | |
| Le vent ébouriffait sans relâche la chevelure déjà désordonnée de Bacchus. La journée s’annonçait ensoleillée. C’est en tout cas ce qu’avait annoncé la présentatrice blonde avec son stupide sourire hier soir, juste après les informations. C’est d’ailleurs pour cette raison que Bacchus avait choisi de prendre le volant de son cabriolet aujourd’hui. Il ne l’avait pas sorti depuis des mois, le ronronnement du moteur lui avait manqué plus qu’il ne le pensait. Si la Porsche perdait d’années en années de sa valeur, Bacchus savait très bien qu’il serait incapable de s’en séparer. Elle avait été sa toute première voiture après tout.
Mais pourquoi venir au pont Dunkeld de si bonne heure ? La venue, de Bacchus pouvait intriguer. En effet, du centre d’Edimbourg, où se situait son appartement, le chemin jusqu’à la cascade prenait toujours bien plus d’une heure de route. La réponse se trouvait dans la poche droite du jean de Bacchus. Il en sortit sa vielle montre à gousset de sa main libre. Après la mort de son père, il l’avait récupéré et conservé précieusement. S’il l’avait ouvert, on aurait pu y voir la photo d’une femme d’une trentaine d’années dont les intenses yeux bleus contrastaient avec son épaisse chevelure ébène. Cette femme, c’était sa mère. N’allez pas croire qu’il se promenait tous les jours avec cette montre sur lui, il n’avait jamais été assez sentimental pour ça. Mais aujourd’hui était un jour particulier. Aujourd’hui il fêtait un anniversaire. Aujourd’hui elle aurait eu quarante-neuf ans. Bacchus ne fit que la regarder un instant avant de la remettre au fond de sa poche et de recommencer à se concentrer sur la route. Ca avait seulement été un geste impulsif, histoire de vérifier qu’elle était toujours là. Geste qu’il avait déjà reproduit quatre fois depuis qu’il était monté dans sa voiture.
Arrivé à la fin de la route, il avait été obligé de remarquer que le soleil s’était bel et bien levé. Bien qu’ayant commencé la route de nuit, il avait eu la bonne idée de ne pas oublier de prendre une paire de lunettes de soleil qu’il avait préalablement placé dans sa boite à gants. Il avait bien fait, les premiers rayons du soleil lui brulaient déjà les yeux. Avant de sortir du véhicule allemand il prit donc soin de poser ses Wayfarers noires sur le nez. Il claqua la porte et se dirigea à pied vers la cascade. C’était devenu un rituel. Depuis dix ans, il se rendait tous les ans ici. Il préférait cet endroit au sinistre cimetière, qui n’avait jamais correspondu au souvenir qu’il gardait de sa mère, alors que là, tout le lui rappelait. Après tout, ça avait toujours été l’endroit préféré de sa mère, où elle l’avait maintes fois emmené durant son enfance. A l’époque le trajet lui avait toujours paru d’une durée interminable…
En marchant, il avait sorti la montre de sa poche. Il ne l’avait pas ouvert, il se contentait de la serrer dans son poing. De cette façon, il pouvait presque à nouveau sentir sa paume contre la sienne.
Il distinguait dorénavant le pont et la cascade. Cependant, il apercevait aussi quelque chose qu’il n’avait pas prévu. Quelqu’un était déjà là, plus loin, assise sur un rocher. Assise car c’était une femme, à n’en pas douter. Elle ne semblait pas l’avoir remarqué, Bacchus continua donc de se rapprocher. Arrivé à une vingtaine de mètres, il fut forcé de reconnaître Shaylee Cartland. Que diable faisait-elle là à cette heure ? Si Bacchus se rendait à Dunkeld aussi tôt, il y avait une raison : il ne souhaitait croiser personne… C’était raté pour cette année. Il aurait put faire demi tour, mais il décida de se rapprocher, les mains dans les poches de sa chemise à carreaux. Quelques mètres le séparaient maintenant de Saylee.
- « Et bien Cartland, que fais-tu ici à une heure aussi matinale ? Je sais bien qu’à vivre trop longtemps avec une personne âgée on en prend les habitudes, mais tout de même, il n’est que cinq heures et quart. » | |
| | | | Shaylee J. Cartland
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| | Sujet: Re: Les chauchemars peuvent-ils devenir réalité ? (pv Bacchus) Mer 8 Juil - 0:27 | |
| Shaylee avait toujours apprécié voir l’aurore : le ciel prendre toutes les couleurs de l’arc-en-ciel pour finalement se fixer sur un bleu. Généralement, elle passait la matinée à dormir. En tant que férue des grasses matinées, la voir se réveiller avant midi était extrêmement rare. Parfois, elle regrettait d’être aussi fainéante et de se comporter comme une vraie marmotte. Si elle était une lève-tôt, elle pourrait, certainement, plus profiter de la vie. En se levant aux petites heures, elle gagnerait en temps, mais en plus, elle aurait l’occasion de regarder le ciel prendre sa couleur définitive plus souvent. Un spectacle spectaculaire et splendide, que toute personne dotée d’une âme un tantinet sensible, peut apprécier à sa juste valeur. Malheureusement, son horloge biologique était têtue, et tenter de la modifier maintenant, après plus de vingt ans, risquait d’être une entreprise vouée à l’échec. Par conséquent, elle se contentait de ce qu’on voulait bien lui donner. « Carpe Diem », savoure l’instant présent. Occupes-toi de ton ciel et oublie le reste, l’espace d’un instant.
Le vent s’était levé, à moins qu’il ne se soit jamais couché, et virevoltait dans les boucles brunes de la jeune femme. Elle aimait la fraîcheur de ce matin. La journée promettait d’être belle, chaude, ensoleillée ; mais le matin l’air y était encore respirable. Ce qui n’était pas pour déplaire à Shay qui supportait mal la chaleur. A force de passer sa vie entière en Ecosse, elle s’était habituée au temps exécrable qui y régnait et lui convenait parfaitement. Alors, pourquoi donc, ces derniers jours faisait-il si chaud ? Et si c’était dû au réchauffement climatique ?! Si souvent on en parlait à la télévision, annonçant que bientôt tous les étés seraient caniculaires sur tout l’hémisphère nord ; l’une des pires craintes de la jeune Cartland, il fallait bien l’avouer, la canicule était l’une de ses hantises.
Soudain, elle entendit une voix dans son dos. Surprise, pensant être seule à une heure aussi matinale, elle sursauta. Ces gestes brusques faillirent lui faire perdre l’équilibre. Elle se rattrapa tant bien que mal, faisant tomber son foulard de soie dans le lac. Il valait mieux un foulard qu’elle. Respirant un bon coup, elle se redressa et s’éloigna de son lieu de contemplation pour éviter de tomber à l’eau.
Une fois sur la terre ferme, elle épousseta ses vêtements, pour enlever les petits grains de terres et petites pierres qui auraient pu s’y accrocher. C’est seulement après cela qu’elle redressa la tête et daigna enfin poser son regard sur l’inconnu qui était responsable de la parte de son foulard.
La remarque acerbe qui avait fusée, n’était autre que la voix de Bacchus. Comment n’avait-elle pas reconnu sa voix plus tôt ? Il possédait un timbre très particulier, auquel s’ajoutait une touche de sarcasme. Elle aurait dû se douter qu’il n’y avait que lui pour émettre pareil commentaire. Néanmoins, comment aurait-elle pu savoir qu’il viendrait en ce lieu si tôt ? Le plus étrange dans tout cela, c’est qu’elle avait rêvé de lui et que c’était pour cette raison qu’elle était ici en cet instant, et non parce qu’elle vivait avec son grand-père, qui, si il avait été là, n’aurait pas du tout apprécié se faire traiter de « personne âgée ».
La colère qui l’avait submergée en découvrant l’intrus sur son lieu de villégiature, laissa rapidement place à de l’énervement, aussi ajouta-t-elle mi figue mi-raisin avec un sourire mielleux.
« - Figures-toi que la cause de mes insomnies se trouve en face de moi, c’est étrange, non ? A croire que le destin voulait nous rassembler ce matin. Peut-être pour exaucer mes plus intimes fantasmes ? »
Aussitôt eut-elle prononcé ces quelques mots, une expression dé dégout passa sur son visage. Envisager d’accomplir le moindre acte sensuel avec Bacchus était tout simplement dégoutant !
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